La digitalisation de la fonction finance est devenue incontournable pour rester compétitif. Mais comment s’y prendre concrètement ? La clé du succès réside dans une collaboration efficace entre le Directeur Financier (DAF) et le Directeur Informatique (DSI). Découvrez comment ces deux responsables peuvent travailler ensemble pour moderniser vos processus financiers avec les bons outils.
Pourquoi digitaliser sa fonction finance maintenant ?
Les chiffres parlent d’eux-mêmes
La majorité des directeurs financiers considèrent la modernisation des outils financiers comme une priorité stratégique. Cette tendance s’explique notamment par l’obligation progressive d’adopter la facturation électronique, qui deviendra effective à partir du 1er septembre 2026 pour toutes les entreprises assujetties à la TVA en France. Cette réforme vise à moderniser les échanges, simplifier les processus et renforcer la lutte contre la fraude à la TVA. Anticiper cette échéance est un levier pour améliorer la performance opérationnelle de la fonction finance.
Les volumes de données à gérer augmentent continuellement, et les attentes des clients et partenaires s’orientent vers plus de rapidité et de précision dans les échanges. Les entreprises qui tardent à digitaliser prennent le risque d’accumuler les erreurs humaines, d’allonger leurs délais de reporting et de perdre en visibilité sur leur trésorerie, sans compter le coût lié aux tâches répétitives qui pourraient être automatisées.
Des bénéfices concrets et mesurables
La transformation digitale apporte des résultats tangibles :
- Gain de temps : la réduction des délais de clôture peut atteindre jusqu’à 60% dans certains cas d’automatisation réussie.
- Fiabilité : l’automatisation des saisies et des contrôles réduit drastiquement le risque d’erreurs humaines.
- Visibilité : les tableaux de bord en temps réel facilitent un pilotage plus agile et pertinent.
- Économies : la dématérialisation et la centralisation des processus permettent d’économiser jusqu’à 40% des coûts liés aux traitements manuels. Ces chiffres doivent toutefois être considérés comme des ordres de grandeur issus de retours d’expérience, variant selon les secteurs et les maturités numériques.
Le rôle clé du DAF dans la transformation
Définir les besoins métiers
Le DAF connaît parfaitement les processus financiers de l’entreprise. Il sait où se trouvent les points de blocage : factures papier qui traînent, rapprochements bancaires fastidieux, reporting manuel chronophage. Son rôle est d’identifier les priorités et de définir les objectifs concrets du projet.
Par exemple, si l’entreprise perd du temps sur la validation des notes de frais, le DAF peut proposer de commencer par digitaliser ce processus. Simple, efficace et avec un retour sur investissement rapide.
Accompagner les équipes
Les comptables et contrôleurs de gestion voient leur métier évoluer. Moins de saisie, plus d’analyse. Le DAF doit les rassurer et les former. Il explique que la digitalisation ne supprime pas les emplois mais les valorise. Les collaborateurs passent moins de temps sur Excel et plus sur l’analyse des chiffres pour conseiller les opérationnels.
Garantir la conformité
Avec les nouvelles réglementations (RGPD, facturation électronique, reporting ESG), le DAF veille à ce que les nouveaux outils respectent toutes les obligations légales. Il s’assure aussi que les pistes d’audit sont bien en place pour tracer toutes les opérations.
Le rôle essentiel du DSI
Choisir les bonnes solutions
Le DSI évalue les différentes solutions du marché. ERP, logiciels de consolidation, outils de reporting… Il compare les fonctionnalités, la facilité d’utilisation, les coûts. Son expertise technique permet d’éviter les mauvais choix qui coûtent cher.
Il veille aussi à ce que les nouveaux outils s’intègrent bien avec l’existant. Pas question d’avoir des systèmes qui ne communiquent pas entre eux !
Sécuriser les données
Les données financières sont sensibles. Le DSI met en place les protections nécessaires : accès sécurisés, sauvegardes régulières, plan de reprise d’activité. Il forme aussi les utilisateurs aux bonnes pratiques de sécurité.
Gérer le projet technique
Migration des données, paramétrage, tests, formation des utilisateurs… Le DSI coordonne tous les aspects techniques du projet. Il s’assure que tout fonctionne correctement avant le démarrage en production.
DAF et DSI : comment travailler ensemble efficacement ?
Communiquer dès le début
La première erreur est de lancer un projet sans aligner DAF et DSI. Résultat : des solutions techniques parfaites mais inadaptées aux besoins métiers. Ou l’inverse : des demandes irréalistes techniquement.
La solution ? Des réunions régulières dès le démarrage. Le DAF explique ce dont il a besoin. Le DSI dit ce qui est possible. Ensemble, ils trouvent le meilleur compromis.
Partager la gouvernance du projet
Les projets les plus réussis ont un pilotage partagé DAF-DSI. Ils définissent ensemble :
- Les objectifs et indicateurs de succès
- Le planning et les étapes clés
- Le budget et les ressources nécessaires
- La stratégie de communication
Former une équipe mixte
L’équipe projet doit mélanger profils financiers et informatiques. Les utilisateurs clés (key users) côté finance travaillent avec les experts techniques. Cette mixité garantit que la solution finale répond vraiment aux besoins.
Les solutions pour transformer votre finance
Les ERP : le cœur du système
Un ERP (logiciel de gestion intégré) centralise toutes les données de l’entreprise. Plus besoin de jongler entre plusieurs systèmes !
- Oracle JD Edwards convient bien aux entreprises moyennes qui veulent démarrer progressivement. Vous pouvez commencer par la comptabilité puis ajouter les achats, les ventes…
- SAP S/4HANA offre des analyses en temps réel grâce à sa technologie avancée. Idéal pour les grandes entreprises qui veulent exploiter leurs données au maximum.
- Oracle e-Business Suite couvre tous les besoins financiers : comptabilité, trésorerie, contrôle de gestion. Tout est intégré nativement.
Les outils de pilotage (EPM)
Pour aller plus loin que la simple comptabilité, les solutions EPM permettent de piloter la performance.
- OneStream réunit budget, reporting et consolidation dans un seul outil. Ces solutions évitent la multiplication des fichiers Excel transmis par email, au profit d’un pilotage centralisé, fiable et traçable.
- CCH Tagetik facilite la production des reportings réglementaires, y compris les normes IFRS ou le reporting ESG dans le cadre de la directive CSRD, qui s’applique progressivement aux grandes entreprises européennes à partir de 2024.
Les étapes clés pour réussir
1. Diagnostic et priorités
Commencez par analyser vos processus actuels. Où perdez-vous du temps ? Quels sont les risques d’erreur ? Définissez 3 à 5 priorités maximum pour ne pas vous disperser.
2. Choix de la solution et du partenaire
Prenez le temps de bien choisir. Organisez des démonstrations. Vérifiez les références. Un bon intégrateur connaît votre secteur et peut vous conseiller sur les meilleures pratiques.
3. Déploiement progressif
Ne cherchez pas à tout faire d’un coup. Commencez par un périmètre limité (une filiale, un processus). Une fois que ça marche, étendez progressivement.
4. Formation et accompagnement
Prévoyez du temps et du budget pour former les utilisateurs. Un outil mal utilisé ne sert à rien. Mettez en place un support pour répondre aux questions.
5. Amélioration continue
La transformation n’est jamais finie. Écoutez les retours des utilisateurs. Ajustez les paramètres. Profitez des nouvelles fonctionnalités.
Les pièges à éviter
Sous-estimer la résistance au changement
« On a toujours fait comme ça » est l’ennemi de la transformation. Anticipez les réticences. Montrez les bénéfices concrets. Valorisez les early adopters.
Négliger la qualité des données
Un nouvel outil avec des données pourries ne sert à rien. Prévoyez du temps pour nettoyer et migrer correctement vos données.
Oublier la maintenance
Un ERP, ça s’entretient. Prévoyez un budget pour les mises à jour, les évolutions, le support. Sinon votre bel outil deviendra vite obsolète.
L’avenir de la finance digitale
L’intelligence artificielle arrive
Les outils intègrent de plus en plus d’IA pour automatiser les tâches et prédire les tendances. Imaginez un système qui détecte automatiquement les anomalies dans vos comptes ou qui prédit votre trésorerie à 3 mois.
Le temps réel devient la norme
Fini les reportings mensuels. Les dirigeants veulent des chiffres à jour en permanence. Les nouveaux outils permettent cette réactivité.
Les métiers évoluent
Le comptable devient analyste. Le contrôleur de gestion devient business partner. Le trésorier devient stratège. Cette évolution valorise les métiers de la finance.
Conclusion
La transformation digitale de la finance n’est plus une option. C’est une nécessité pour rester compétitif. La bonne nouvelle ? Avec une collaboration efficace entre DAF et DSI et les bons outils, le succès est à portée de main.
N’attendez pas que vos concurrents prennent de l’avance. Commencez petit mais commencez maintenant. Vos équipes vous remercieront de leur avoir donné des outils modernes. Vos dirigeants apprécieront la visibilité en temps réel. Et vous, vous gagnerez du temps pour vous concentrer sur la stratégie plutôt que sur les tâches répétitives.
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